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Six vérités sur l’évolution de l’emploi et des rémunérations en finance en France depuis 15 ans

Le soleil brille encore pour les financiers parisiens

En quinze ans, l’industrie financière a subi deux crises : l’explosion de la bulle Internet au début des années 2000 et la crise des subprimes en 2008. Comment les employés de la finance en France ont-ils encaissé les coups ?

A priori, les chiffres en banque d’investissement ne sont pas bons. Selon une récente étude du cabinet britannique Coalition, les effectifs de front office ont été réduits de 20% entre 2010 et 2014 dans le monde. En France, les banques n’ont pas fait exception. À cet égard, 2012 avait marqué une année noire avec la disparition de 20% des postes de traders à Paris.

Mais qu’en est-il sur la longue période sur l’ensemble des activités de l’industrie financière en France ? Nous avons récolté les données de l’agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss). Quoi de plus fiables que les cotisations sociales déclarées par les entreprises à l’Urssaf pour mesurer l’évolution des effectifs, des embauches et des rémunérations dans le secteur ? Quelques suprises sont au menu.

1 – Malgré les deux dernières crises, la finance a créé de l’emploi …

[efc_twitter text="Entre début 1999 et fin 2014, les activités financières et d’assurance ont créé près de 67.600 nouveaux emplois"]. Sur la période, les effectifs ont progressé de 9,7%. L’industrie financière a donc au final produit plus d’emploi qu’elle n’en a détruit.

« La finance emploie plus de personnes aujourd’hui qu’avant les crises de 2000 et de 2008 avec même un pic des effectifs atteint en décembre 2011, soit alors 763.500 employés, résume Alain Gabian, directeur des statistiques des études et de la prévision à l’Acoss, qui rappelle que sur cette période « l’industrie a, elle, perdu des dizaines de milliers d’emplois de manière continue ».

La finance française a relativement peu souffert de la crise de 2008, si ce n’est en expérimentant un tassement de ses effectifs en 2012 et 2013. Sur cette dernière année, cette industrie est passé sous le seuil des 760.000 employés. C’est seulement fin 2014 que cette barre a été à nouveau franchie avec 3.140 nouveaux employés sur le dernier trimestre de l'année dernière. Signe d’un nouveau mouvement à la hausse ?

Evolution des effectifs entre 1999 et 2014 dans le secteur des activités financières et d’assurance

Evolution-effectifs-secteur

2 – … mais moins que le reste de l’économie

Si l’industrie financière a continué a créé de l’emploi au cours des 15 dernières années malgré une conjoncture économique et financière parfois capricieuse, elle a cependant généré des emplois à un rythme légèrement inférieur à celui de l’économie générale (+12,5% versus 9,7%).

De même, [efc_twitter text="les effectifs de l’industrie financière n’ont pas encore retrouvé la part qu’ils occupaient dans l’économie en 1999"]. À fin 2014, la finance employait 4.30% des salariés en France (contre 4,40% en 1999). Ce qui marque néanmoins une amélioration par rapport au creux de 4,1% en 2008.

La part des effectifs salariés des activités financières dans le total

part-des-effectifs-finance-

3 – Les embauches à la traîne

En matière de recrutements, l’industrie financière a connu un âge d'or au début des années 2000 avec plus de 60.000 embauches réalisées chaque trimestre. Le quatrième trimestre 2001 connut même un pic à 72.720 recrutements. Puis l’éclatement de la bulle technologique a provoqué une importante décélération. Au début de 2004, les embauches dans le secteur connaissent leur niveau le plus bas avec seulement 48,428 recrutements sur le 1er trimestre.

Après le rebond constaté entre fin 2010 et fin 2011, [efc_twitter text="les embauches en finance se sont stabilisées à un rythme moyen de 53.000 recrutements par trimestre"].

4 – Des emplois moins précaires qu’ailleurs

La précarisation est une tendance lourde du marché de l’emploi en France. La part des CDD de moins d’un mois dans les embauches est ainsi passée de 50% au début des années 2000 à 70% fin 2014. Pour la finance, le tableau est moins noir. La part des CDD de moins d’un mois est resté relativement stable au cours des quinze dernières années représentant entre 30 et 40% des embauches.

Fin 2014, [efc_twitter text="si les CDI ne représentent qu’un tiers des embauches en finance, cette part n’est que de 13% en France"] tous secteurs confondus, comme l’indique le tableau ci-dessous.

Répartition des embauches par type de contrat dans la finance et tous secteurs confondus au dernier trimestre 2014

emploi-CDI-CDD-finance

5 – Des rémunérations en hausse plus qu’ailleurs…

Malgré les crises successives, la finance reste l’une des industries les plus généreuses avec ses employés. Le salaire moyen dans le secteur s’élevait à fin 2014 à environ 3.900€ mensuel brut (fixe et variable compris). Même si ce chiffre cache des réalités très contrastées entre un dirigeant de banque par exemple et un employé d’une agence bancaire, retenons tout de même qu’[efc_twitter text="un financier gagne environ 57% de plus qu’un salarié moyen en France"].

En outre, cet écart tend à se creuser : les rémunérations dans le secteur financier sont en hausse de près de 55% depuis début 1999 contre 41% tous secteurs confondus.

Rémunération moyenne trimestrielle des financiers et des actifs tous secteurs confondus

remuneration-moyenne-trimes

6 – … mais des évolutions plus erratiques

Si l’emploi n’est pas en France une véritable variable d’ajustement pour le secteur financier, la rémunération l’est davantage. Celle-ci, en effet, connait un taux d’évolution beaucoup plus erratique que dans le reste de l'économie. Les bonus jouent un rôle de soupape important en période de difficulté jusqu’à entraîner une baisse de la rémunération. Ceci n’est cependant arrivé qu’à une seule occasion entre 2008 et 2009, conséquence directe et quasi-immédiate des sévères difficultés rencontrées par les institutions financières au lendemain de la chute de Lehman Brothers le 15 septembre 2008. Cette baisse faisait suite à une hausse sans précédent des rémunérations de 6% entre 2007 et 2008.

Avec le plafonnement des bonus des banquiers instauré par la directive européenne CRD4 cette année, il va être particulièrement intéressant de suivre de près cette tendance. La finance va-t-elle se « normaliser » ? Si la hausse des fixes se confirme, l’emploi deviendra-t-il la nouvelle variable d’ajustement du secteur en France ?

Taux d’évolution annuelle des rémunérations

Taux-evolution-annuelle-des

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AUTEURJulia Lemarchand
  • Ru
    Rui
    18 mars 2015

    La finance a détruit aussi bien des emplois dans son secteur que dans l'économie "réelle" comme on aime à le dire, et ceci, directement, à travers l'assèchement des crédits et les banqueroutes de cours d'entreprises en bourse.

    C'est problématique de lire une telle analyse basée sur une vision aussi restreinte.

    J'apprécierais une lecture plus globale du marché, surtout au sujet d'un article qui prétend afficher une perspective.

    Vos chiffres, et par conséquent vos résultats, sont tout bonnement faux.

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