Quand les Big Four se penchent sur les fintechs...
Les études des grands cabinets de conseil et d'audit sont riches d'enseignements sur les fintechs. Que vous travailliez en banque, dans un Big Four ou une start-up financière, voici ce qu'il vous faut savoir sur l'écosystème fintech en France et dans le monde...
PwC anticipe une influence croissante des fintechs sur les services financiers
Dans sa dernière étude sur les fintechs intitulée Redrawing the lines: Fintech’s growing influence on Financial Services, PwC révèle que plus de 80% des banques, assurances et sociétés de gestion internationales prévoient de renforcer leurs partenariats avec des fintechs dans les trois à cinq prochaines années. Les établissements financiers traditionnels choisissent donc la collaboration avec les fintechs alors que 88% d’entre eux s'inquiètent de perdre une partie de leur activité au profit de ces nouveaux acteurs.
« Le secteur des services financiers a désormais pleinement adopté les Fintech pour favoriser sa transformation et son innovation, qu'il s'agisse de s’associer à des start-up spécialisées dans ce domaine, de financer des incubateurs « maison », de déployer des nouvelles solutions ou encore de tester des applications dans des domaines tels que la blockchain », explique Charles-H. de Maleville, associé spécialiste des Fintech chez PwC.
« Si certaines réussites sont fulgurantes, la plupart demande autant d’efforts que d’inspiration. L’intégration des Fintech est autant une question de transformation des méthodes de travail et d'adéquation des cultures entre Fintech et acteurs historiques que de déploiement de nouvelles technologies », poursuit-il.
Selon Deloitte, l’avenir de la Fintech passe par la banque… et vice versa !
Deloitte a récemment réalisé une étude sur Les Français et les Fintech. Une part importante d'entre eux se dit même prête à quitter leur banque pour n’utiliser que des produits et services financiers innovants proposés par les Fintech. Est-ce la fin du modèle bancaire traditionnel ? Non. L'avenir de la Fintech passe par la banque... et vice versa !
« L’émergence des nouveaux acteurs, le développement de nouvelles technologies, l’adoption de l’Intelligence Artificielle font craindre une relation client totalement déshumanisée », indique Julien Maldonato, Directeur Conseil Fintech Disruptors chez Deloitte. « L’enquête montre que 76% des Français pensent qu’aucun outil digital ne remplacera l’humain en banque-assurance. L’homme, la relation humaine augmentée, resteront au cœur de la relation client dorénavant digitalisée ».
D'après EY, plus d’un français sur deux souhaite que la banque traditionnelle se transforme
EY a publié en début d'année les résultats d’une étude mondiale sur l’évolution des comportements des clients des banques traditionnelles intitulée The relevance challenge : what retail banks must do to remain in the game et qui s’appuie sur les témoignages de 55.000 clients issus de 32 pays. L’étude révèle l’émergence de nouveaux comportements, au regard de la digitalisation du secteur et l’apparition de nouveaux types d’acteurs. Elle met ainsi en avant une diminution de la dépendance envers les banques traditionnelles et une confiance croissante pour les solutions alternatives.
L'un des grands enseignements à retenir de cette étude mondiale est que « 40% des répondants estiment être à la fois moins dépendants de leur banque et avoir un attrait grandissant pour les structures alternatives offertes par les Fintechs ou banques en ligne », précise Pierre Borg, associé EY.
KPMG prend le pouls du financement des fintechs dans le monde
KPMG vient de publier son étude trimestrielle The pulse of Fintech Q4 2016 où après 6 ans de croissance continue, on observe une chute des investissements et baisse du nombre de deals dans la Fintech. En Europe, la tendance à la baisse se confirme, avec des investissements divisés par cinq, passant sous la barre de 2013.
« En 2016, et plus particulièrement en Europe, les investissements ont chuté, et ce malgré un volume de transactions qui demeure assez résilient », explique Fabrice Odent, associé KPMG, responsable des activités Financial Services. « Cette situation peut s’expliquer par un contexte de relative incertitude sur les marchés mondiaux en 2016 : vote du Brexit au Royaume-Uni, élections présidentielles aux États-Unis, ralentissement de la Chine... ».
En France, par contre, la Fintech confirme sa bonne santé, malgré une baisse de la valeur des deals (- 66 %). C'est donc le bon moment de foncer si vous souhaitez créer une société fintech ou faire carrière dans l'une d'entre elles...
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