Carrières dans l'Audit : point de salut hors les Big Four ? Pas si sûr…
De la même façon que pour le conseil en management, il est possible de faire carrière dans une structure de taille intermédiaire dans le secteur de l’audit sans passer systématiquement par la case Big Four (Deloitte, PwC, EY, KPMG), d’autant plus que les recrutements vont en ce moment bon train dans ce type de structures, dont certaines se positionnent en véritables challengers face aux poids lourds de la profession.
C’est par exemple le cas de RSM, 6ème réseau mondial d’audit, conseil et expertise comptable, présent dans plus de 120 pays et qui emploie 41.000 collaborateurs et associés, dont 800 dans l’Hexagone. Pour 2018, le cabinet RSM France entend recruter plus de 200 nouveaux collaborateurs dont 70 jeunes diplômés (bac + 4/5, Master 2, école de commerce, IEP) pour ses bureaux parisiens et régionaux à Lyon, Montpellier, Nantes, Colmar et à la Réunion.
Autre exemple : BM&A, cabinet français indépendant positionné sur le marché du conseil et de l’audit depuis plus de 35 ans, qui emploie 125 collaborateurs (dont 20 associés et directeurs associés) et prévoit d’accélérer son recrutement sélectif en 2018. Sollicité par des groupes de toutes tailles allant des PME, ETI aux grands groupes internationaux, BM&A rappelle qu’il « constitue l’une des alternatives privilégiées aux grandes structures internationales d’audit et de conseil ».
Des débouchés variés et bien payés
Les cabinets de taille intermédiaire offrent des débouchés variés qui n’ont rien à envier aux géants du secteur. RSM a ainsi structuré son offre pluridisciplinaire autour de 5 métiers : l’Audit, l’Expertise, le Conseil, la Transaction et le Fiscal. Chez BM&A, l’organisation en trois pôles d'activité (Audit et doctrine, Services financiers et Support opérationnel) non cloisonnés se traduit par l'affectation des collaborateurs à d'autres types de mission que celles réalisées par leur ligne de service de rattachement, leur permettant d'élargir leur expérience professionnelle et d'enrichir leur pratique principale.
Côté rémunérations, si les cabinets de moins de 50 salariés ne peuvent définitivement pas rivaliser avec les salaires proposés par les Big Four, ceux de taille intermédiaire parviennent à s’en rapprocher. « Les rémunérations ayant le plus évolué positivement sont proposées en cabinet de taille supérieure à 50 salariés », souligne à ce sujet l’étude RH & rémunérations 2017 publiée par le cabinet de recrutement Hays sur les métiers de l’audit et de l’expertise comptable.
« En matière de rémunération, notre offre se situe dans la fourchette haute des cabinets à effectif important », indique Vincent Houlès, associé de BM&A, chez qui les rémunérations comportent le salaire fixe et une part variable attribuée annuellement à partir de la performance individuelle et, pour les collaborateurs confirmés, également sur la base de la performance des lignes de service auxquelles ils contribuent et du cabinet dans son ensemble.
Des salariés aux petits soins
Outre le fait de proposer des salaires attractifs, les cabinets d’audit et de conseil à taille humaine tentent d’être aux petits soins avec leurs salariés. « Notre organisation en trois pôles d’activité cohérents et non cloisonnés se traduit par la mobilisation des collaborateurs sur d’autres types de missions que celles réalisées par leur ligne de service de rattachement, leur permettant d’élargir leur pratique et expérience professionnelle. Un collaborateur peut ainsi être amené à intervenir aussi bien en Audit, en Conseil financiers ou en Support et conseil opérationnels. Des passerelles sont également assurées au sein de la branche banque et assurance du cabinet », explique Vincent Houlès, associé de BM&A responsable des ressources humaines.
D’ailleurs le cabinet se retrouve souvent face aux Big Four pour décrocher des mandats de commissariats aux comptes, où là aussi la demande de candidats est bien réelle. « L’audit légal est un secteur qui recrute en permanence. C’est une profession incontournable pour les entreprises, et qui subit peu les aléas de la crise économique. 8.000 recrutements sont prévus chaque année. 400 prêtent serment tous les ans, dont 20 % de femmes. Or, il en faudrait 20 % de plus ! », relève Olivier Salustro, président de la Compagnie Régionale des Commissaires aux Comptes de Paris. « De surcroît, les propositions d’emplois arrivent souvent avant l’obtention du diplôme final avec des rémunérations attractives et des responsabilités immédiates ».
La formation à l’honneur
Chez les cabinets de taille intermédiaire, la formation est un élément de stratégie central pour attirer les candidats. Le cabinet RSM offre ainsi aux jeunes diplômés qu’il recrute une formation pour qu’ils acquièrent en quelques années un haut niveau d’expertise. De même, il encadre et accompagne des candidats vers le diplôme d’expert-comptable, avec un taux de réussite de 100% sur les derniers candidats présentés.
De son côté, Céline Claro, senior manager et responsable du recrutement Audit chez BM&A, rappelle que « chaque collaborateur est accompagné tout au long de son évolution par un parrain, associé ou manager, avec lequel il peut échanger à tout moment sans formalisme ». Le cabinet organise par ailleurs des parcours de formation individuelle basés sur les métiers du cabinet ainsi que des formations ayant trait aux softs skills telles que des techniques d’animation ou de communication orale. L’objectif est de développer les expertises individuelles mais également et surtout, de former progressivement, des professionnels autonomes. Bref, de quoi convaincre celles et ceux qui hésitent encore à franchir le pas.