Voici à quoi ressemblerait le nouvel ensemble SocGen-Unicredit en cas de fusion...
Un article paru lundi dans le Financial Times relance l'idée d'une fusion entre Société Générale et sa concurrente italienne Unicredit. Une fusion qui aux dires du quotidien britannique pourrait faire sens, et ce en dépit du fait qu'une telle opération serait probablement irréalisable à cause de sa complexité, sans même parler de la situation politique en Italie peu propice aux fusions bancaires. SocGen a d'ailleurs aussitôt publié un démenti concernant une rumeur qui il y a 15 ans déjà faisait parler d'elle (avec à chaque fois pour effet d'augmenter le cours des actions des principales intéressées).
Cependant, il ne faudrait pas pour autant enterrer trop vite ce projet de fusion pour lequel Jean-Pierre Mustier, le patron d'Unicredit, s'est engagé depuis plusieurs mois. En effet, toujours selon le FT, des analystes de Kepler Chevreux ont calculé qu'un rapprochement UniCredit-SocGen pourrait rapporter 2,7 milliards d'euros d'économies de coûts, en raison de doublons dans les activités de banque d'investissement ainsi que les opérations en Europe de l'Est et en Allemagne. Voici donc à quoi ressemblerait le nouvel ensemble si fusion il devait finalement y avoir...
La naissance d'un géant
A n'en point douter, la fusion entre les deux groupes bancaires serait une fusion entre égaux : la capitalisation boursière d'UniCredit est de 32,8 milliards d'euros et celle de SocGen de 30,1 milliards d'euros. Cela donnerait naissance au troisième groupe bancaire européen en terme de capitalisation boursière, derrière HSBC et BNP Paribas mais devant Credit Agricole et Deutsche Bank.
Un management franco-italien
Les deux groupes ont longtemps détenu des participations croisées à leur capital et sont restés proches. Jean-Pierre Mustier, qui dirige UniCredit depuis deux ans et a redressé ses comptes vers des performances florissantes, reviendrait ainsi par la grande porte à la Société Générale, qu’il avait dû quitter après l’affaire Kerviel alors qu'il était largement pressenti comme un prétendant à la tête de la SocGen. Le conseil d'administration de la banque française est quant à lui présidé par un Italien en la personne de Lorenzo Bini Smaghi. Parlare italiano ?
Des complémentarités...
Les deux groupes sont complémentaires à la fois en termes de géographie et d'activité : Société Générale mettrait ainsi un pied en Italie où elle brille par son absence, tandis que Unicredit aurait accès à l'Europe Centrale et la Russie. SocGen a une activité de banque de financement et d'investissement plus développée que celle d'Unicredit qui est davantage positionnée sur la banque de détail (cette dernière génère 59% de ses revenus contre 52% pour SocGen).
Dans l'activité BFI, SocGen est particulièrement forte dans les dérivés actions et les produits structurés. L’activité de titrisation poursuit sur sa bonne dynamique et voit ses revenus progresser trimestre après trimestre. De son côté, Unicredit a été sacrée l'an dernier numéro un des prêts syndiqués et des "covered bonds" en Europe. Sa filiale allemande HypoVereinsbank (HVB) est un véritable hub de banque d'investissement au sein du groupe, mais également une véritable cash machine qui a rapporté plus de plus de 1,3 milliard d'euros de revenus l'an dernier.
... et des doublons
Si vous deviez postuler pour le nouveau groupe, il vous faudrait privilégier les métiers où les deux groupes sont complémentaires et non pas ceux où il y a des doublons (et donc des licenciements sans doute à prévoir) dans certaines activités de BFI. Que deviendrait par exemple l'entité parisienne UniCredit France centrée sur les métiers de Banque de financement et d’Investissement et qui assure pour le compte du groupe UniCredit le coverage de ses grands clients français ? Mais rassurez-vous, pour l'instant, la question ne se pose pas.
Crédit photo : cavallapazza / gettyimages