Ces expats français de la City qui veulent absolument rester à Londres après le Brexit…
Le président Emmanuel Macron a déclaré cette semaine que le 31 octobre 2019 constituait à ses yeux la “dernière échéance” pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, alors que les Britanniques sont en quête d’un nouveau Premier ministre et d’une issue sur le Brexit.
D’ores et déjà, plus de 750.000 ressortissants européens ont effectué des démarches pour continuer de résider au Royaume-Uni après le Brexit, d’après le ministère de l’Intérieur britannique. Les autres ont jusqu’à 2020 pour demander le nouveau statut « résident établi ». Qu’en est-il des expatriés français de la City ? Ont-ils déjà fait ce genre de démarche ?
« Oui, absolument », répond l’un d’entre eux, trader dans une banque française à Londres. « Le nombre impressionnant de ressortissants européens souhaitant rester à Londres en dépit des incertitudes liées au Brexit et au contexte politique absolument exécrable démontre bien que certaines réalités s'imposent sans concession ».
« La première est que la plupart de ces ressortissants comprennent que le Royaume Uni, avec sa culture hautement entrepreneuriale et son goût pour la réussite individuelle, leur offre la possibilité d'un meilleur avenir », explique-t-il. Pour notre trader, le Brexit n’y change strictement rien.
« Bien au contraire, beaucoup voient les tentatives de l'Europe de rabaisser le Royaume Uni comme un affront personnel », relève-t-il. « Ces Européens au UK ont eu le courage de s'expatrier, de prendre des risques importants dans un environnement difficile et de se tracer une voie plus favorable alors que leurs pays d'origine ne leur permettaient pas de le faire ».
Changer de nationalité ?
La deuxième réalité concerne les raisons de leur départ de l'Europe. Elles sont plus fortes que jamais. « A-t-on vraiment envie d'être sur le continent européen en ce moment vu tout ce qui s'y passe ? Non mais vraiment ?! », s’interroge le trader qui compte même aller plus loin en faisant une demande de nationalité britannique.
Et il n’est pas le seul dans ce cas. D’autres avant lui ont déjà pris les devants, à l’instar de Jean-Marc Routier, gestionnaire de fonds à la City, qui depuis l’an dernier a décidé d'adopter avec sa famille vivant sur place la nationalité britannique – sans toutefois renoncer à sa nationalité d'origine, comme le permet la législation française.
Dans un reportage TV qui lui a été consacré fin mars sur France3, on apprend que le privilège de devenir des citoyens de Sa Gracieuse Majesté aura tout de même coûté à cette famille près de 6 000 euros – sans parler des tests d'anglais et de civilisation britannique qu'il leur a fallu passer. Le prix de la tranquillité ? Vraisemblablement…
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