Chief Brexit Officer : le job actuellement au top dans le consulting ?
Alors que la perspective d’un Brexit sans accord n’est plus à écarter, les 30.000 entreprises françaises qui exportent aujourd’hui au Royaume-Uni et les 3000 qui y sont implantées doivent faire face à de nombreuses problématiques concernant les volets financiers, RH, informatiques ou bien encore juridiques.
Les banques elles aussi sont concernées. La Banque centrale européenne a critiqué leur lenteur à se préparer à ce tournant. En effet, un « Brexit dur » impliquerait de nombreuses adaptations que les banques peinent encore à réaliser. Selon la BCE, encore trop peu d’activités, de fonctions critiques et de personnel ont été transférés du Royaume-Uni à la zone euro par rapport à ce qui était prévu dans les projets initiaux.
Face au risque de Brexit sans accord entre Londres et Bruxelles le 31 octobre prochain, certains établissements financiers pourraient faire le choix de recruter directement en interne un Chief Brexit Officer ou bien faire appel à certains cabinets de conseil qui ont développé une expertise Brexit à l’instar de Deloitte France qui a choisi de mettre en ligne un site online dédié où interviennent de nombreux consultants venus d'horizons différents.
Pas question cependant de confier ce genre de responsabilités au premier venu. L’exigence des missions suppose naturellement un large panel de compétences ainsi qu’une vision de direction générale. Le Chief Brexit Officier, de par la polyvalence des missions qui lui sont attribuées, endosse ainsi un véritable rôle de manager de transition.
Un job qui ne s’improvise pas…
Dès lors, comment devient-on référent Brexit ? « Tout d’abord en travaillant et vivant depuis plus de 10 ans entre Paris et Londres, j’ai vécu le référendum et les débats de l’intérieur tout en étant sensible aux différentes positions sur le sujet », répond Stéphane Dehaies, Partner Advisory, référent Brexit pour les Institutions Financières chez KPMG.
« Mais aussi par mon expérience professionnelle au service de mes clients en tant qu’ancien dirigeant effectif d’un grand groupe bancaire britannique basé au Royaume-Uni et, depuis un an, en tant qu’Associé KPMG en France », poursuit-il. « Je me suis forgé des convictions sur les impacts à court et long terme de ce vote historique pour les services financiers et leurs clients ».
« J’ai vécu et travaillé pendant 15 ans à Londres ; mes enfants y sont nés », explique pour sa part Emmanuel Hembert, Partner Global Strategy Group, Référent Brexit Corporate chez KPMG. « Je suis également intervenu dans plusieurs conférences sur le sujet, j’ai donné des formations, publié des tribunes et mobilisé toutes les expertises pertinentes de KPMG France au service de nos clients ».
Un travail d’équipe
Evidemment, les référents Brexit ne travaillent pas seuls dans leur tour d’ivoire. « Avec nos équipes cross-sectorielles et multi expertises - Stratégie, Operations, Clients, Achats, IT, RH, Juridique & Fiscal… - qui sont en contact permanent avec leurs collègues britanniques, nous recommandons à nos clients de mettre en place une "taskforce" pour réaliser un Fast Scan Brexit en 4 semaines », précise Stéphane Dehaies.
« La task force Brexit de KPMG regroupe des représentants de nombreux pays européens bien sûr mais aussi américains et japonais. Nous avons mené ensemble des analyses détaillées des conséquences du Brexit pour les entreprises et défini les meilleurs moyens pour les aider à se préparer à ce grand changement », complète Emmanuel Hembert. Des équipes qui pourraient être donc amenées à s’étoffer en cas de Brexit sans accord le 31 octobre.
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