L’incroyable trader français de 29 ans chez Credit Suisse
Les gamins vont bien, merci. Goldman Sachs a Wajih Ahmed, aujourd’hui âgé d’environ 22 ans, enfant prodige bien avant de rejoindre la banque américaine. Et Credit Suisse a Hamza Lemssouguer, diplômé de Polytechnique depuis quelques années à peine, qui semble faire toute la différence sur le P&L du credit trading de la banque suisse.
A tout juste 29 ans, sorti de l’Ecole Polytechnique en 2015 avec un diplôme en mathématique, Hamza Lemssouguer occupe maintenant un poste au desk High Yield de Credit Suisse. Reuters rapporte qu’il a généré à lui seul 120 millions de dollars de revenus l’an dernier, soit environ 5 % du total des revenus fixed income de Credit Suisse (sur la base des chiffres de 2018). Le trading desk High Yield de Credit Suisse est supposé avoir généré 140 millions de dollars de profit en 2019, et toujours selon Reuters, une part ‘significative’ est à mettre au compte de Lemssouguer.
S’ils s’y prennent bien, il peut s’avérer plus facile pour les humains de générer des revenus importants sur le marché illiquide du haut rendement qu’en investment grade credit, où les produits de dette plus uniformes peuvent s’échanger électroniquement. C’est justement en haut rendement que Tom Malafronte, aujourd’hui à la tête du leverage finance group de Goldman Sachs, avait généré plus de 100 millions de dollars en 2016 : il était alors âgé de 34 ans, et avait acheté à bas prix en début d’année des obligations à haut risque, pour les revendre plus cher quelques mois plus tard. A l’époque, les profits générés par Malafonte avaient relancé le débat sur les différences entre le trading pour compte propre (en théorie interdit) et l’activité d’intermédiaire de marché ou ‘market making’ (toujours autorisée), mais ceci n’a apparemment pas freiné Hamza Lemssouguer trois ans plus tard.
Reuters rapporte également que Lemssouguer doit son succès à des ‘paris’ sur la dette d’entreprises telles que le voyagiste britannique Thomas Cook, déclaré en faillite l’an dernier, et Altice, l’acteur télécoms et média surendetté. Cela dit, rien n’indique que 2019 ait été une année facile pour générer du chiffre en High Yield : Reuters note que Bhayit Sawjani, à la tête du desk High Yield européen de JPMorgan, est parti l’an dernier après que son desk eut enregistré 40 millions de dollars de pertes ; idem pour Paras Shah, dans une position comparable chez Citigroup, parti pour les mêmes raisons. Le High Yield desk de Goldman Sachs a performé en début d’année, puis perdu de l’argent dans les mois suivants.
En dépit des pertes, Sawjani a rejoint le buy-side. Maintenant que la nouvelle est connue, il n’est pas exclu que Lemssouguer décide de suivre le même chemin. 100 millions de dollars de profit dans le bon hedge fund peut générer jusqu’à 10 millions de dollars de bonus, des montants que les banques n’ont plus versé depuis des années.
Credit Suisse a déjà accordé une promotion à Hamza Lemssouguer, nommé à la tête du High Yield Credit européen l’été dernier. La question est maintenant de savoir quelle proportion des sommes réservées aux bonus 2019 il va s’arroger. Reuters insiste sur la volatilité croissante du marché obligataire à haut rendement, avec le potentiel pour des gains importants autant que pour des pertes élevées. Dans cette optique, Lemssouguer pourrait vouloir modérer ses attentes pour l’an dernier et tenter de faire profil bas, au cas où la banque garderait un œil sur lui si les choses ne fonctionnent pas aussi bien.
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