Les plans d’UBS pour les emplois chez Credit Suisse
UBS acquiert Credit Suisse pour 0,76 CHF par action. Les banquiers et traders de Credit Suisse perdront certes de l’argent sur leurs bonus différés, mais ces pertes seront limitées, loin des 600 millions qu’elles auraient représenté si les actions étaient parties au prix de l’offre initiale, soit 0,25 CHF pièce. Bonne nouvelle !
Pourtant, la vraie question aujourd’hui reste de savoir ce qui attend les emplois chez Credit Suisse, en particulier pour la banque d’investissement. Et plus particulièrement encore, quel avenir pour le plan de Michael Klein qui vise à détacher la majeure partie de la banque d’investissement sous la forme de Credit Suisse First Boston ?
Les banquiers de Credit Suisse dans l’ignorance totale sur l’avenir de leurs postes
Des sources seniors au sein de Credit Suisse déclarent n’avoir reçu aucune information, à part un courriel laissant entendre que le deal avec UBS ne serait pas finalisé avant l’an prochain. « En conséquence, rien ne change pour les prochains mois, même si personne ne sait vraiment ce qui se passe, » nous confie un managing director de Credit Suisse.
Le communiqué de presse de Credit Suisse relatif à la fusion confirme que le deal ne devrait pas être finalisé avant la fin 2023, et indique que « jusqu’à l’achèvement de la fusion, Credit Suisse poursuivra ses activités de la manière habituelle ainsi que ses mesures de restructuration en collaboration avec UBS. » Le communiqué ajoute que « UBS a exprimé sa confiance quant à la poursuite de l’emploi des personnels de Credit Suisse. » Cela dit, il mentionne aussi que « UBS devrait effectuer plusieurs nominations majeures au sein de Credit Suisse dès que ce sera possible d’un point de vue légal, » ce qui n’est pas de bon augure pour les banquiers seniors d’UBS.
La communication d’UBS sur l’emploi chez Credit Suisse est plus révélatrice. Les employés de Credit Suisse sont accueillis chaleureusement, mais pas partout.
UBS aux employés de Credit Suisse : Bienvenue, mais il y aura des suppressions de postes
« Nous comprenons que la situation ne soit pas simple pour les employés de Credit Suisse, mais nous souhaiterions souligner que nous avons hâte d’accueillir nos nouveaux employés, » a déclaré Colm Kelleher, président du conseil d’administration d’UBS lors d’une conférence Analystes durant le week-end dernier.
Les plans d’UBS pour la banque d’investissement de Credit Suisse ont été expliqués dans une présentation. On note en particulier que certains éléments de la banque d’investissement de Credit Suisse doivent être transférés dans une unité non essentielle, à propos de laquelle la CFO d’UBS Sarah Youngwood a déclaré qu’elle aurait une « plus large » marge de manœuvre que l’unité non essentielle actuelle de Credit Suisse. Le communiqué de presse d’UBS indique que « la majorité des positions de Credit Suisse sur les marchés [passeront] en non essentiel, » ce qui sonne comme un mauvais présage pour les vendeurs et traders de Credit Suisse.
Quid des banquiers d’investissement de CS First Boston et Credit Suisse ?
Quid de CS First Boston ? Ralph Hamers, CEO d’UBS, n’a pas souhaité commenter la viabilité du plan de Michael Klein visant à constituer une « super boutique. » Toutefois, à lire entre les lignes les déclarations d’UBS dimanche, il semble que quelque chose prenne forme dans l’ombre.
UBS indique voir cette acquisition de la banque d’investissement de Credit Suisse comme une manière de réaliser certains de ses objectifs stratégiques. En particulier, Credit Suisse apporte dans la corbeille de la mariée une cohorte de banquiers d’investissement aux États-Unis et pour la partie technologie, deux domaines où UBS précise qu’elle prévoyait de se développer. « Côté Global Banking, nous voyons une valeur ajoutée à la nouvelle entité, » déclarait Ralph Hamers dimanche. « Ces arrivées nous apportent des capacités qui nous sont favorables. »
En conséquence, Michael Klein et les banquiers américains de Credit Suisse seront intégrés à UBS. Mais pas forcément les banquiers européens de Credit Suisse.
8 milliards de francs suisses de réductions de coûts supplémentaires, la banque d’investissement ne devra pas représenter plus de 25% des actifs à risques pondérés
UBS prévoit également de procéder à des réductions de coûts au sein de la nouvelle entité à l’issue de la fusion. Sarah Youngwood déclarait dimanche que celles-ci se feraient en sus des plans de réduction de coûts existants de Credit Suisse, mais que la majeure partie des économies viendrait de Credit Suisse.
Bon nombre de ces réductions proviendront sans doute de la banque d’investissement. « Le véritable défi, c’est la réduction des activités de banque d’investissement, » déclarait Ralph Hamers dans le contexte de l’acquisition, ajoutant que l’intention est de « recentrer la banque d’investissement » et qu’il y a « un peu de travail. » Entre 6 milliards et 8 milliards de francs suisses devraient venir des dépenses de personnel.
UBS ne souhaite pas que la banque d’investissement représente plus 25% des actifs à risques pondérés (hors unité non essentielle) au sein de la nouvelle entité à l’issue de la fusion.
Quid des postes en gestion de fortune de Credit Suisse en Asie ?
Les emplois de Credit Suisse en Asie seront sans doute relativement protégés durant la fusion. UBS a indiqué dimanche qu’il existait des synergies entre les opérations des deux banques dans la région. « Ce que Credit Suisse apporte en gestion de fortune est assez complémentaire de nos forces, » déclarait la première banque suisse. « Nos forces à Hong Kong, Singapour et en Chine bénéficieront désormais des forces de Credit Suisse en Asie du Sud-Est. »
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